Le gouvernement veut créer 100.000 places de nounous

Le plan du gouvernement pour la création de nouvelles
places de garde se heurte à la pénurie d’assistantes maternelles.

Le gouvernement veut créer en trois ans 100.000 places de garde
pour les tout-petits chez les assistantes maternelles, selon la
secrétaire d’Etat à la Famille Nadine
Morano. Ces 100.000 places s’ajoutent aux 100.000
également promises en crèche par la ministre le mois dernier, pour
répondre au déficit de places de garde d’enfants en France,
chiffré à 350.000 par la Caisse nationale d’allocations
familiales (Cnaf). Mais cette ambition risque de se heurter à une
pénurie prochaine de nounous, un métier peu valorisé et au profil
vieillissant. Pour augmenter les capacités d’accueil, les pouvoirs
publics comptent jouer sur plusieurs paramètres. Délivrer tout
d’abord 45.000 nouveaux agréments, puis faire passer de trois à
quatre le nombre maximum d’enfants que peut garder une assistante
maternelle, une disposition votée dans la dernière loi de
financement de la Sécurité sociale.


80.000 nounous en moins d’ici à 2015


Mais selon la dernière enquête de Pôle emploi, et du Crédoc
sur « les besoins en main-d’œuvre » parue en avril,
les nounous figurent parmi les profils les plus difficiles à
recruter. Et la situation devrait encore empirer dans les années qui
viennent puisque « beaucoup vont partir à la retraite »,
souligne Marie-France Le Gouguec, présidente de l’Union fédérative
nationale des associations de familles d’accueil et assistantes
maternelles (Ufnafaam). 80.000 nounous vont partir d’ici à 2015.
Du coup, la Confédération syndicale des familles « s’interroge
sur la faisabilité » de ces créations de places. Pour inciter
davantage de femmes (le métier est à 99 % féminin) à devenir
assistantes maternelles, le gouvernement a lancé en décembre un
plan des métiers de la petite enfance. Il propose une prime
d’installation, des possibilités de formation, un salaire revu à
la hausse dans certains cas. Professionnels et syndicats de la petite
enfance s’inquiètent désormais d’une « logique
quantitative », qui pousserait les pouvoirs publics à ne
raisonner qu’en nombre de places, au détriment d’un « accueil
de qualité ».


30 % des assistantes maternelles n’exercent pas



On compte environ 290.000 assistantes
maternelles indépendantes en France, mais près de 380.000 sont
agréées. Au final donc, seules un peu plus de 70 % des nounous
sont en activité, soit parce qu’elles ne souhaitent pas ou plus
exercer, soit qu’elles ne trouvent pas d’enfants à garder dans
leur



région. Après une forte augmentation
au cours des années 90, le nombre d’assistantes maternelles a
connu une croissance plus modérée entre 2000 et 2005 et
« plafonne » même depuis 2004, selon la Cour des
comptes. Leur moyenne d’âge se situait à 45 ans et demi en 2005
et 19 % avaient plus de 55 ans.