Article sur les serveurs et sur la photo c'est ma fille
Emploi Les serveurs ont la cote
Publié le mardi 22 février 2011 à 11H00
La cuisine attire toujours plus que le service en salle,
COSTUME en velours, cravate rouge vif, il a la classe Nathanaël Derigny. Orlane Lechki n'est pas mal non plus dans son tailleur cintré. Ils n'ont pas encore 18 ans, mais sont persuadés d'avoir fait le bon choix en intégrant le cursus « service en salle » au Centre de formation des apprentis (CFA) de la Chambre de commerce et d'industrie à Laon.
Pourtant, au départ, ce n'était pas vraiment une vocation : tous deux sont allés jusqu'en terminale avant de changer radicalement de voie. « Je voulais être professeur des écoles, même si je n'aimais pas trop les études. Je pensais que je tiendrais jusqu'au bout, mais finalement, non. J'ai fait un stage en tant que serveur dans un restaurant, cela m'a plu, le patron m'a proposé un contrat d'apprentissage et j'en suis ravi. Je ne regrette pas mon choix. »
Orlane avait choisi la filière scientifique, mais elle l'a vite regretté : « Je déprimais carrément au lycée. J'ai testé plusieurs choses, le service en salle a été une révélation. J'adore le contact avec les clients et je me suis prise de passion pour les arts de la table. »
Deux jeunes qui seraient de parfaits ambassadeurs de la première campagne de communication lancée par les professionnels de l'hôtellerie-restauration pour promouvoir leur métier. Leur représentant dans l'Aisne tient un restaurant à Etouvelles. « Les parents ont l'impression que ces métiers sont dévalorisants, car ils pensent bien souvent qu'il n'y a aucun diplôme au-delà du CAP. Nous voulons leur montrer qu'ils se trompent, que les débouchés sont importants, par exemple dans le management. Des cuisiniers deviennent chefs, des serveurs, maîtres d'hôtel. Nous souhaitons à la fois rassurer les parents et sensibiliser les jeunes à nos métiers où il y a du travail », assure Jean-Marie Serre.
Une formation méconnue
Au CFA, les recrues ne manquent pas, que ce soit en salle ou en cuisine, mais s'il y a bien un diplôme que la nouvelle chef d'établissement, Lucie Richard, voudrait développer, c'est le « CAP serveur en brasserie-café ». Ils sont actuellement une dizaine à suivre ce cursus, l'objectif étant de doubler le chiffre, pourquoi pas à la rentrée prochaine. « Cette formation est dans l'air du temps. Elle est loin l'époque où l'on passait trois heures à table. Maintenant, il faut que ça aille vite », explique Lucie Richard.
Elle regrette que cette formation ne soit pas très connue, même par les employeurs.
« C'est dommage, car on ne forme pas de la même manière un serveur qui travaillera dans un restaurant gastronomique et un autre qui se destine à la brasserie. On exigera du premier le dressage des tables, l'accueil du client, la notion de conseil, tandis que le second devra être dynamique, donner un coup de main en cuisine, être très polyvalent. »
En somme, serveur en brasserie-café, c'est un métier à part entière qui pourrait plaire à ceux que le côté guindé des établissements gastronomiques rebute mais qui apprécient le service en salle. Pour se renseigner sur ce métier, et sur bien d'autres, rendez-vous aux portes ouvertes du CFA, le samedi 12 mars