MARCOUSSISRetraite des mères de famille:
Xavier Darcos consulte à partir de vendredi MARCOUSSIS - Le ministre du Travail Xavier Darcos entame vendredi ses
consultations bilatérales sur la majoration du droit à la retraite des mères de
famille, bousculée par une jurisprudence de la Cour de cassation pour qui ce
droit doit aussi bénéficier aux pères.
Le ministre du Travail Xavier Darcos à l'Elysée, le 13 juillet
2009
Selon son entourage, le ministre recevra vendredi la CFE-CGC (cadres), dont
l'une des dirigeantes Danièle Karniewicz préside la Caisse nationale
d'assurance vieillesse (Cnav), puis les autres syndicats représentatifs (CGT,
CFDT, FO, CFTC) et l'Union nationale des associations familiales (Unaf).
Il terminera ses entretiens vendredi 4 septembre par le Medef. Les deux
autres syndicats patronaux, CGPME et UPA, seront reçus par des membres du
cabinet à une date non encore précisée.
Sur le sujet de la retraite des mères, "
qui suscite beaucoup de
commentaires, je veux prendre mes responsabilités (...)", a insisté
le ministre vendredi, dans un discours devant l'université d'été du syndicat
CFTC, à Marcoussis (Yvelines).
Les mères de famille bénéficient d'une compensation allant jusqu'à deux ans
de droit à la retraite par enfant élevé, afin de compenser le manque à gagner
qu'elles subissent sur leurs salaires et leur progression de carrière par
rapport aux hommes, qui réduit le montant de leur pension de retraite.
Selon la Cnav, le montant de la retraite des femmes représente en moyenne
77% de celles des hommes. Sans la compensation, elle serait de 64%.
"
Nous voulons protéger, garantir et maintenir cet avantage
particulier, nous sommes du côté des mères de famille", a martelé
devant la presse M. Darcos. Le ministre a déjà "
des pistes"
mais "
on y verra plus clair dans quinze jours", a-t-il dit.
"
C'est vrai que si l'on remplace la notion de travail différé par
celle d'accouchement, la question ne se pose plus, c'est une des pistes. On
pourrait aussi imaginer que ce soit le foyer qui compte et répartir selon la
manière dont les enfants ont été élevés" par la mère ou le père,
a-t-il ajouté.
"
Le défi que nous devons relever, c'est de parvenir à sécuriser
cette compensation sans qu'elle soit contraire à la jurisprudence de la Cour de
cassation qui autorise désormais les hommes à en bénéficier, et sans mettre en
péril l'équilibre financier de nos régimes de retraite (...) la situation
actuelle n'est pas tenable", a souligné M. Darcos dans son discours.
"
Une chose est certaine: je n'accepterai pas que les mères de
familles soient lésées au moment de leur départ en retraite, car je crois
profondément à la justice de ce dispositif qui reconnaît l'engagement que
représente dans une vie le fait d'élever un enfant", a ajouté le
ministre, très applaudi sur ce point par les militants CFTC, même si tous
n'étaient pas d'accord.
"
Et moi ? C'est moi qui les élève", a protesté à mi-voix
Michaël Bosser, 33 ans, militant CFTC dans les Vosges. "
La société a
changé, avant c'était normal car les mères étaient au foyer. Maintenant, les
pères qui ont la garde complète ou partagée devraient bénéficier de ce droit,
au cas par cas", juge-t-il.