Une jeune femme de 22 ans, lourdement handicapée après une tentative de suicide, est morte dans le plus grand dénuement sous les yeux de ses parents. Les faits se sont déroulés à la fin du mois d’août dans l’appartement familial à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le père et la mère ont été mis en examen le 10 septembre pour « délaissement d’une personne vulnérable ayant entraîné la mort », avant d’être placés en détention provisoire.
« Ce qui s’est passé dans cette famille dépasse l’entendement, souffle un policier. Cette jeune femme de nationalité chinoise est morte dans d’insoutenables circonstances en présence de ses parents sans que ces derniers lèvent le petit doigt pour tenter de la sauver. Elle est restée allongée, agonisante, pendant plusieurs jours sur le sol du salon avant de décéder. »
Elle était morte depuis deux jours
Tout commence le 31 août. Les pompiers interviennent dans un immeuble de la rue Paul-Eluard afin de récupérer le corps de Jun, à la demande de son père. Selon les premières constatations, la jeune femme est décédée depuis au moins deux jours. « Les pompiers ont découvert le corps de la victime étendu au milieu du salon, indique une source proche de l’affaire. Cette jeune fille avait subi, il y a plusieurs mois, une importante intervention chirurgicale après avoir tenté de se suicider en avalant un produit détergent. Elle souffrait de graves troubles psychiatriques. Très vite, il est apparu qu’elle avait été totalement abandonnée à ses souffrances par ses parents qui continuaient à vivre à ses côtés comme si de rien n’était. »
Alerté de la gravité des faits, le parquet de Bobigny saisit alors la brigade criminelle de Paris. Placés en garde à vue le 8 septembre, Yin Yue W., 48 ans, le père de Jun, et son épouse, Xilan W., 49 ans, livrent alors un sordide récit des derniers moments de vie de leur enfant. « Ils ont expliqué que leur fille avait arrêté de se nourrir environ quinze jours avant sa mort et qu’elle restait constamment allongée dans le salon sans bouger, ajoute la même source. Les parents ont quand même indiqué s’être inquiétés de son état de santé mais sans jamais appeler les secours ni la conduire à l’hôpital. »